Darcy and Olivia, 5 years old and freshly new born.

La petite fille rousse pénétra dans la chambre blanche et froide de l’hôpital. Il y avait quelques couleurs aux murs, mais essentiellement de la couleur pêche, blafarde. « N’oublie pas, tata est fatiguée alors sois calme, d’accord ? » Elle hocha la tête. Déjà, cet endroit l’intimidait alors pourquoi irait-elle mal se comporter ? Tout sentait mauvais, tout sentait le médicament, et Darcy détestait les médicaments. « Darcy, ma chérie, approche-toi. » Lui dit d’une voix très douce sa tante. « Je te présente ta cousine, Olivia. » Darcy s’approcha du lit et posa ses coudes sur le matelas. Elle prit quelques minutes pour observer le bébé dans les bras de sa tante. Il était tout petit, tout rose, fripé, pas très beau, très peu de cheveux, des mains minuscules… bref, un petit truc. « Elle va changer ? Non parce qu’elle est pas très jolie j’trouve… » Il y eut plusieurs secondes de silence. Puis les quelques adultes présents se mirent à rire. « Darcy, ma puce, tu ressemblais à ça toi aussi quand tu es née. » « J’étais si moche ?! » Elle porta ses mains à sa bouche. « Moche ? Non. Et Olivia n’est pas moche non plus. Tous les bébés sont minuscules et ressemblent à ça. Mais après ils grandissent, et ils deviennent des beaux petits garçons et des belles petites filles, comme tu l’es devenue. » Darcy ne sembla pas tellement convaincue. Elle regardait à nouveau la petite fille qui n’avait que deux jours d’âge. « J’espère… parce que sinon je la présente pas à mes copines moi. » Encore une fois ils se mirent à rire. « Tu verras ma belle, tu apprendras à l’aimer ta petite cousine. » Lui dit sa tante de sa douce voix.


Nowadays…

Darcy posa ses pieds sur la table basse devant elle. « Bref, il est sexy et j’vais me le faire ! » Olivia s’approcha et la rejoint sur le canapé en lui tendant une bière. Les cousines ne vivaient pas ensembles. Darcy avait déjà son appartement qu’elle partageait en colocation avec quelqu’un, une fille plus coincée qui n’avait pas tellement les mêmes idéaux qu’elle concernant les hommes, mais hormis ça, elles s’entendaient plutôt bien. Olivia vivait encore chez ses parents, elle était jeune et n’avait pas encore les fonds nécessaires pour déménager. De plus, elle était étudiante. Ses parents vivaient en ville, c’était plus simple ainsi. « Mais… n’as-tu pas dit qu’il en était à son quatrième mois d’abstinence ? » Darcy haussa des épaules. « Et ? » « Et alors, respecte son choix Darce. » Olivia surnommait sa cousine Darce, Darsse… « De plus, qu’en est-il de Jon ? » Darcy but une gorgée de sa bière et plissa le bout de son nez en cachant un sourire. « Oh c’est génial ! Je veux dire par là qu’il a un corps de rêve ! Et des bras… ses abdos ! Je ne parle même pas de ses fesses ! Et franchement, il n’a rien à se reprocher niveau sexe ! » « Ok stop, merci, j’en ai trop entendu. T’es pas croyable. » Darcy se mit à rire. Elle en est bien consciente qu’elle a un problème. Mais avait-elle prévu de changer pour autant ? Non. « Chaque fois qu’on se voit ce n’est que pour une chose. On ne s’embête pas avec les conventions. Pas de dîner dans un restaurant fancy, pas besoin de se mettre sur notre 31, pas de promenade au clair de lune, pas de rendez-vous au cinéma. » Olivia avait parfois du mal à suivre sa cousine sur son train de vie. Mais elle ne la jugeait pas pour autant. Écouter Darcy raconter ses aventures était bien plus amusant que n’importe quel livre qu’elle ait pu lire dans sa vie. « Mais… est-ce que le côté romantique ne te manque pas un peu dans cette relation ? » Darcy regarda sa cousine avec compassion. « Quand j’ai besoin de romance, j’ai Bo. » Sa cousine ouvrit de grands yeux. « Pardon ? » « Laisse-moi t’expliquer ma chérie. » Darcy bougea sur le canapé, ramena ses pieds sous ses fesses pour faire face à sa cousine tout en étant confortablement bien installée. « Dans la vie il y a cinq types de mecs :
1- le romantique, le poète, celui qui t’offre des fleurs et t’emmène manger au coin d’un feu de cheminée avant de te promener au clair de lune.
2- le bon copain, celui qui a beaucoup d’humour et avec qui tu t’amuses bien, lorsque tu as un coup de blues il te remontera toujours le moral.
3- le gros bras, plein de muscles, qui te donne l’impression d’être protégée et que rien ne peut t’arriver.
4- l’intelligent avec qui tu peux avoir des conversations profondes jusqu’au bout de la nuit, celui qui a de l’ambition dans la vie, qui a du répondant également et qui ne se laisse pas marcher dessus, un peu mauvais garçon sur les bords car il sait ce qu’il vaut.
5- le dieu du sexe, il est excellent au lit et n’en finira jamais de te surprendre, il t’aide à bien te détendre quand tu es tendue et tu sais pertinemment que ce n’est pas sérieux avec lui.
Tu comprends ? » Olivia secoua la tête. « Je veux dire… je comprends ce que tu me décris, je ne vois pas le rapport avec Jon et toi et… beau… ? » « Bo. » Darcy fit un rond avec sa bouche, comme un poisson. « B.O. C’est un nom particulier, mais qui lui va bien. » « Le rapport ?? » Insista Olivia en claquant des doigts. « Ces types de mecs sont bien distincts. Il est impossible de retrouver toutes ces caractéristiques chez un seul gars. Puisque la perfection n’existe pas. Au pire, tu retrouves trois caractéristiques chez l’un, mais c’est tout. Je suis une perfectionniste, je veux ce qu’il y a de mieux. Je veux ces cinq caractéristiques réunies. Et comme il m’est impossible de créer moi-même l’homme parfait, j’ai décidé d’obtenir ce que je voulais chez différentes personnes. » Darcy prit une nouvelle gorgée de sa bière. « Jon, vois-tu, est le dieu du sexe. Avec lui, je ne suis jamais sur ma faim. » Elle lança un petit clin d’œil à sa cousine. « Quant à Bo, c’est le romantique. Il me fait me sentir bien, belle, désirée. Le seul problème c’est qu’il veut prendre son temps. » Dit-elle en mimant des guillemets. « Je n’ai pas le gros bras encore… Quoi que Jon pourrait éventuellement remplir ce rôle. Deux caractéristiques chez l’un. Je me suis séparée de l’intelligent. Il avait les chevilles qui enflaient, il lui était devenu impossible de se déplacer. De plus, quel narcissique il était ! Je m’ennuyais avec lui, vraiment il n’avait aucun humour. » Olivia assimilait toutes ces informations. Elle le savait que Darcy était une personne à part, mais sa cousine l’étonnait chaque jour un peu plus. « Mais, et pour le mec drôle ? Bo et Jon ne le sont-ils pas ? » Darcy hocha des épaules. « Je ne sais pas, peut être. Je t’avoue qu’avec Jon ne discute pas tellement. Et avec Bo… hm, il me lit des poèmes, me courtoise. Oui j’imagine qu’il peut être drôle parfois. Tout de fois, il ne m’a jamais fait rire à en pleurer. » Olivia observa sa cousine quelques instants. Darcy était perdue dans ses songes. Et puis d’un coup, comme ça, sans prévenir, elle se mit à rire. Un rire franc. Darcy la regarda à son tour, en souriant. « Qu’y a-t-il de si drôle ? » « Toi. Tu me fais rire ! Tu es un vrai cas social ! Mais je t’aime quand même. Et je comprends tout à fait ce que tu m’as expliqué. Et le plus terrifiant c’est que je ne même pas comment je peux comprendre un tel ramassis de conneries, mais je le comprends et ça a du sens quand on y pense. » Darcy lui ébouriffa les cheveux. « Ça c’est parce que nous sommes toutes deux des Simmons, nous avons notre propre langage. » « Ce doit être ça ouais. » La soirée se continua ainsi, entre rires et bières, et confidences.